Texte humoristique: le droit

Cours de pataphysique : le droit

Prenez vos cahiers. Question, tout peut-il se mesurer à l’aune du droit ? Oui Matthieu. Et bien oui monsieur, pour se mesurer, il faut se tenir droit. Merci Mathieu pour cette remarque pertinente. D’autres suggestions? Non, tant mieux. Commençons alors le cours magistral. 

Aujourd’hui, nous avons presque tous les droits : le droit de voter, le droit de s’associer, sauf bien sûr si on est un peu trop dissident ou barbu, ou les deux, le droit d’aller faire ses courses au carrefour (tout de même, quelle idée de placer un supermarché sur un rond point, enfin, c’est toujours mieux qu’une œuvre d’art contemporain), le droit de se faire promener par son chien, le droit de rêver d’être une star (entre parenthèse, qui rêverait d’être une étoile, ça doit être très ennuyant), ou de rêver d’être riche, l’espoir fait vivre, la connerie aussi. Le droit d’être con justement, ça s’est assez bien partagé.

Mais a-t-on le droit de ne pas être droit ? Oui Julie, je t’écoute, les vieux sont bossus. Oui. Merci Julie pour ce commentaire très perspicace. Tu sais Julie, ce n’es pas une question de droit, c’est la nature, et il y a des ostéopathes très compétant aujourd’hui. Mais ma réflexion va beaucoup plus loin. Oui, ceux qui ne marchent pas droit ont ce droit, de ne pas marcher droit, mais à quel prix : aller en prison, avoir des problèmes orthopédiques, avoir un chien en laisse très turbulent, ou encore faire du slalom en skate board avec la mèche rebelle devant des yeux obnubilés par les fesses de Pamela Anderson, cachant ainsi un front boutonneux, une bouche postillonnant maladroitement de futiles inepties et de sots bavardages. Faut-il en conclure que ceux qui ne marchent pas droit sont des vilains petits canards? Ces gens là sont volontairement déviants, non qu’ils aient décidé d’habiter dans cette ville, d’Evian, mais choisir, c’est renoncer. Ces gens ont renoncé à une vie juste prudente.

Vous avez dit jurisprudence ? Oui, le droit, c’est un peu comme la liberté, il s’arrête où commence celui des autres. Prenons un exemple,  si un emmerdeur mange son popcorn â coté de moi au ciné, il en a le droit, et j’ai le droit de le maudire, mais aucune loi ne légifère sur ce fait. Maintenant imaginons que ce mangeur de popcorn éternue et envoie un grain de mais dans ma glotte, et que je m’en étouffe, alors peut être que la jurisprudence évoluera sur ce fait et nous serons enfin débarrassés de ces clandestins américains.

Finalement est-ce un bien, ou un mal que le droit ne légifère pas sur toutes les choses, c’est le prix de la liberté, me direz-vous. On a le droit de mettre de caleçons avec l’effigie de Samantha Fox, de se curer le nez au volant de sa voiture, d’appeler ses enfants vierge et sodomie, ou de dénoncer ses voisins parce qu’ils sont roumains. Paradoxalement, qui a tous les droits, (bonjour à Patrick Bruel), n’a plus de devoirs. Les termes sont galvaudés.  Finalement, il n’y a que les écoliers aujourd’hui qui ont encore des devoirs. Allez, on rend les copies.    

Fin de cette grande digression. Vous n’avez rien compris à mon texte, rassurez-vous, moi non plus.         

       

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