On entend parfois l'expression : On va tous sur le trône comme si celui-ci évacuait les différences en même temps que l'urine et les selles. Il n’en est rien ! Certains se croient roi sur le trône, tandis que d'autres y sont avachis comme une merde lorsqu'ils chient.
Certains pissent en sifflant ou en parlant, d'autres en silence ou en lisant, certains sont à fond dedans et d'autres en ayant la tête ailleurs.
Le temps s'arrête sur le trône. On
peut y divaguer. Et personne ne vient vous faire chier.
Certains y restent des heures,
d'autres s'y réfugient pour éviter qu'on les emmerde. Parfois, on y est
suivi, et là ça fait doublement chier, ne pouvant dire : « va chier »
puisqu’on y est !
D'aucuns sont droits comme fiers de régner sur la merde qu'ils créent. D'autres s'en foutent comme vache qui pisse.
Certains se chient dessus, d'autres
sur les autres. Certains aiment ça. Il y a beaucoup de choses que je peux
comprendre mais la scatophilie et l’urophilie, j'ai du mal. Comment on peut un
jour dire : oh oui, chie-moi dessus. Je préfèrerais largement être conchié,
même par un con qui chie, c’est dire !
Parfois on n'y arrive pas, rien ne sort, nous voici alors à la merci de notre propre merde, tandis que nous sommes tendus sur le trône. Quelle suc-cul-ente vengeance fécale ! Ça force l’humilité.
Mais quand ça ne veut pas, ça ne veut
pas, comme dit le dicton, rien ne sert de pousser lorsqu'on veut partir à
point. Bon, d'accord je viens d'inventer ce proverbe qui est complètement con
d'ailleurs.
On s'y énerve lorsqu'on est pressé. On le fait dans le mille ou à côté.
On y vomit aussi parfois la nuit,
agenouillé devant la cuvette, près à croire en dieu en implorant : « plus
jamais ça « ; mais autant pisser dans un violon. On y fait tomber parfois
des choses dedans.
Les expressions : tu es dans la
merde et cesse de la remuer prennent alors tout leur sens.
Un peu comme quand on cherche ses
lunettes finalement.
Cependant si vous les retrouvez sur
la lunette de la cuvette, allez consulter.
Pauvre cabinet, sans arrêt astiqué
puis souillé : comme un sexe de gay.
Par ailleurs, l'expression : une
vie de chien est insensée : ils foutent rien de leur journée en
bouffant de la pâtée. Rien à envier à une vie de cabinet. Mise à
part, tout de même, le privilège de voir quelques jolies fesses arriver.
En résumé : c'est la merde. J'ai vraiment chié. Dans la colle. Pas dans l'alcool parce là faut être complètement pété. Donc, J'ai merdé. Je lui ai dit merde avant de l'envoyer chier comme une grosse merde ! Ca m'a créé que des emmerdes. Depuis que je n'ai plus personne à traiter comme une grosse merde, qu'est-ce que je me fais chier !
Traiter, oui, le mot est lancé :
Bhebha – tu fais chier en zoulou, Schluchtenscheisser - Chieur de montagne et Sitzpinkler
– homme qui urine assis en Allemagne, Kúkulabbi - merde sur deux jambes en
islandais, gnojek - petite merde en argot polonais, Cerote - morceau
de merde en espagnol guatemaltèque, Melelo - cul plein de merde en Inde,
Siko - tas de merde chez les Tonga dans le Pacifique, Schnüffler - fouille merde en allemand, Govnoyed
- mangeur de merde ou Boujkaka - vieille merde en russe, Goruboei
- bois de la pisse dans les Maldives, Dagapsi - je te pisse dessus en
georgien, Hlandbrenndu - que ta pisse s’enflamme en islandais, Pissenelke
- urine de fleur en suisse allemand, Pishèr - pisseur en yiddish, Toz
- laisse pisser en arabe. Pauvre merde en français.
La pauvre – on ne peut mieux dire après cette kyrielle d’injures dans
toutes les langues de Babel. Elle est sensée nous en dire long sur notre santé
et expulser nos impuretés. Mais voilà qu’au lieu de la remercier, ce qu’on dit
d’elle en dit surtout sur notre lâcheté gazéifiée dans de puants pets. Car
finalement n'est-elle pas une projection au sens propre et figuré de notre
déjection du moi. En d'autres termes, n'est-elle pas le lieu du transfert de ce
que nous n'aimons pas chez nous ou de ce monde mais qu'il est plus facile de
rejeter sur un objet devenu extérieur que d'assumer notre intérieur qui sent
mauvais ? Une partie de soi insupportable, d'ego contrarié, ou la cédille
enlevée du ça deviendrait ca-ca et ou au lieu de dire eh merde,
on dirait eh moi. Non, ne me haïssez point pour avoir parlé de ça.
Pourquoi avoir parlé du cabinet :
je ne sais pas, ça m'a pris comme une envie de pisser !
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